mardi 24 août 2010

Le cycle du port

Le cycle du port… (d’arriver à bon)

Le porc est un animal qui arrive à sa maturité sexuelle à six mois. Ce qui fait qu’il a un cycle de vie assez court. Il est aussi une denrée très recherchée sur le marché des nourritures terrestres. De par la brièveté de sa vie, il est facile de montrer le jeu qui existe entre l’offre et la demande de sa viande et, partant, de la manière dont les marchés fonctionnent pour trouver un équilibre (réputé instable) entre une offre pléthorique et une demande excessive. Cela s’appelle, le cycle du porc. C’est très connu.
Il est d’autres cycles dans la vie. Il semblerait d’ailleurs que la vie ne soit faite que cycles. Déjà l’Ecclésiaste disait : “Et le vent revient sans cesse sur les cercles qu’il a déjà tracés…” Et dans le grand cycle de l’histoire de l’homme qui se résout à la charade inventée par une chimère, il est d’autres cycles, qui confèrent à l’existence quelque chose de « déjà-vu » et donc, d’universel, que ce soit par le biais du codex des maladies infectieuses, le cycle des fièvres, ou le cycle des naissances et des guerres, le cycle des moissons, et partant du cycle de l’Education nationale tel qu’il se présente encore en France sur la base d’une population, jadis, essentiellement agricole ; et ainsi de suite… Toutes ces météorologies faisant le monde à leur façon…
Il est un cycle peut-être plus universel que celui des civilisations, auquel bien peu semble échapper, et ce serait celui de l’accomplissement. (Je ne trouve pas d’autres mots.) On pourrait le rapprocher à celui très moderne des retraites ; une invention de Bismarck qui a transformé l’Europe occidentale d’une façon peut-être plus radicale qu’il ne l’avait souhaité, puisque, à l’origine, il s’agissait de battre les socialistes à leur propre jeu. Ainsi, la Sécurité sociale serait une espèce d’ersatz du Christianisme propre à faire croire à l’homme que le Paradis est à sa portée. Que son travail a du sens… Un sens qui lui est personnel et qui exaucera ses rêves - dont la Justice immanente ! Bref ! un cycle qui stipule que tout sacrifice est payé de façon sonnante et… trébuchante !
Celui dont je veux parler est sans doute plus court que ceux aménagés par les fonds de pension et autres organismes de prévoyance des pays opulents.
Il serait comparable à cette illusion que la fatigue fait croire, à tort, aux alpinistes qu’ils sont proches du sommet tant convoité. C’est un cycle qui peut se comparer à celui du BTP, de par sa brièveté : généralement, une génération. En général, cette comparaison se renforce de l’adage qui affirme que qui a terminé sa maison, meure.
Il s’agit d’un cycle obscur, erratique, charnel, dans le sens ou le désir de la chair est cérébral.
Un cycle ancré à la vie, car il est mortifère. Mais plutôt que la personne, c’est la chose qui meure ; un concept. La joie, par exemple ! Celle du retraité qui l’a perdue, dès qu’il est rentré chez lui du bureau qui lui est maintenant interdit. A moins que ce ne soit un destin : Un enfant né de la lassitude d’amants qui refusent de se quitter, par exemple…
C’est un cycle où le temps n’est pas une constante. Mais où la constante donne la durée.
C’est un cycle auto destructeur. Mais, il ne faut pas l’achever, car il n’y survivrait pas. Sa graine est abondante, son fruit est amer. C’est un déjeuner de soleil, lorsque le dernier oiseau s’est tu et que le soir est un départ.
C’est le rêve de notre solitude à son réveil. Il suffit d’espérer et il recommence…




A ce propos, ces vers de East Cocker, par T.S. Eliot

Not the intense moment

Isolated, with no before and after,

But a lifetime burning in every moment

And not the lifetime of one man only

But of old stones that cannot be deciphered.

There is a time for the evening under starlight,

A time for the evening under lamplight

(The evening with the photograph album).

Love is most nearly itself

When here and now cease to matter.

Old men ought to be explorers

Here or there does not matter

We must be still and still moving

Into another intensity

For a further union, a deeper communion

Through the dark cold and the empty desolation,

The wave cry, the wind cry, the vast waters

Of the petrel and the porpoise.
In my end is my beginning.